CHAPITRE 1 DANS LA RUE
- L'internat
- Adieu l'ami
- Fini l'internat
CHAPITRE 2 INDÉPENDANCE
- L'armée, cet ami qui vous veut
du mal
CHAPITRE 3 SEXE, DROGUE & ROCK AND ROLL
- Sur la route
- Manosque
- Retour à la case départ
CHAPITRE 4 UNE NOUVELLE VIE
- Déception, que d'effort pour rien
- Vaut mieux pas m'énerver !
- Déjà 30 ans
- Retour par la case départ
- L'amitié déçois parfois
CHAPITRE 5 L'AFRIQUE
- Le départ
- Le Niger
- Et si on remettait ça !
- Traversée dangereuse
- Rupture
- C'est reparti !..
Pour une grosse galère
- Routine et nostalgie
- Ça stagne
- Le Sénégal
CHAPITRE 6 AU VERT
- En Dordogne
- On se sent bien chez moi
- Quelle famille !
CHAPITRE 7 AMOUR, NOCE et ANGOISSE
- Beau rivage
- Réflexion et préméditation
- Épilogue
LEXIQUE
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DANS LA RUE
Un soir de novembre 1956, je suis né à Nancy dans un quartier, qui à l'époque était dit « malfamé », les façades des immeubles étaient grisâtres et les artères encore pavées, les rats cohabitaient avec les ordures encombrant les trottoirs. À chaque coin de rue, de belles fontaines en fonte ravitaillaient les riverains qui, pour la plupart, logeaient dans de vieux immeubles sans eau courante. Certains s'entassaient dans des greniers servant de dortoir aux immigrés arrivant, à l'époque, sans leur femme pour travailler dur.
Trois ans après la naissance de mon frère Michel, j'arrivai donc dans l'unique chambre du 40 m2, dans le lit conjugal, sans problèmes malgré mes sept mois et demi, à la joie de ma petite mère Arlette et le désarroi de mon vieux qui voulait une fille. Il me le fit d’ailleurs payer toute ma vie, sournoisement et violemment.
Je grandis donc au 14 Cours Léopold, dans ce petit logement d'une pièce cuisine, sans salle de bain et les WC dans la cour. Dans la chambre, des lits superposés étaient encastrés dans une alcôve à un mètre cinquante du lit des parents, entouré d’armoires et de commodes. L'hiver, un petit poêle à bois ne chauffait le dortoir que quelques heures par jour, car il aurait fallu le ravitailler en bûches régulièrement tout au long de la nuit, alors la chambre, qui refroidissait d'heure en heure, était glaciale à l'aube, nos bouillottes refroidies et coincées au fond du lit.
Il faisait bon de se retrouver au réveil dans la cuisine où la cuisinière à charbon carburait encore au petit matin, sur le tuyau de poêle séchaient en éventail du linge et des torchons, et sur la plaque en fonte du dessus, astiquée à la paille de fer, il y avait toujours un faitout qui chauffait l'eau pour la toilette matinale, car nous n'avions pas d'eau chaude au robinet. C'était la pièce principale, aussi petite que la chambre, mais bien équipée par le vieux, à l'américaine, avec des placards tout autour, il faut dire qu'il avait vécu 5 ans en banlieue de Chicago avant de connaître ma petite mère. C’est pourquoi il connaissait déjà les fameuses cuisines où tout était intégré et que beaucoup des copines de ma petite maman enviaient.
Dans cette cuisine, qui nous servait aussi de salle de bain et de salon, nous étions assis sur des chaises en formica autour de la table, elle aussi de la même matière, le lave-linge y avait également sa place. Il y avait une porte qui accédait à un cagibi, équipé d'un établi et dans lequel mon père entassait une partie de son outillage et de la quincaillerie. Une des qualités de mon vieux est qu'il assurait vraiment en bricolage, tous corps de métier confondus, alors il était souvent sollicité pour des travaux au black, ce qui nous permettait d'avoir la télévision, un réel luxe à l’époque, et aussi d'avoir de belles grosses vagos*, une de ses rares passions.
Ma mère travaillait la nuit comme veilleuse dans un hôpital. Elle n'était donc pas encore rentrée pour le petit-déjeuner et le rituel à cette heure-là était d'attendre avec mon frère, que mon vieux ait fini de préparer son saladier de chocolat chaud. Nous avions juste le droit de contrôler que son lait ne déborde pas de la casserole pendant qu'il faisait sa toilette dans l'évier, surtout le silence devait régner afin qu'il puisse écouter la radio. Nous étions alors obligés d'admirer monsieur, bien sagement assis à la table, attendant notre tour, la faim au ventre, pour préparer notre petit-déjeuner dès son départ.
De toute ma vie je n'ai vu pareil égoïste, jamais je ne l'ai vu aider aux tâches ménagères, dresser ou débarrasser la table et encore moins faire la cuisine, son truc à lui en rentrant le soir, c'était de mettre les pieds sur le rebord de la table devant la télé et de donner des ordres. Quand il se levait, c'était pas bon pour moi, j'allais sûrement me faire dérouiller.
Il travaillait dans une base aérienne chez les Américains comme magasinier et chauffeur en tant que civil. Ça ne devait pas lui convenir, puisque chaque soir, il rentrait de mauvaise humeur et il n'était pas du genre à faire joujou avec ses enfants, je peux même dire que je ne suis jamais allé sur les genoux de mon père, il aimait plutôt jouer au chef et nous ordonner les corvées de charbon, poubelles, fermer les volets, faire les courses, surtout fermer notre gueule, etc.
*voir lexique page ...
(...) On s'était aussi spécialisés dans le vol à l'étalage, on prenait les commandes des petits bourgeois de l'école, nos principaux clients, qui claquaient leur argent de poche en disques, outillage, maroquinerie, accessoires pour vélo, etc. À nous deux, on était les 40 voleurs et notre caverne était un vrai bazar.
Tout le monde nous appelaient les inséparables, y compris les profs, nous étions à la fois craints et respectés, il faut dire que nous venions de la place Saint-Epvre, un des quartiers les plus malfamés de la ville et de sa banlieue, là où les flics évitaient de passer, où régnait la loi du plus fort, avec une solidarité du plus ancien au plus jeune et une cohabitation égalitaire avec les Maghrébins (en majorité Algériens), mais il fallait y être né pour y être accepté, c'était ça ma famille, on vivait dans la rue...
(...) Mais le changement le plus important eut lieu le jour où j'osai affronter mon vieux alors qu'il commençait à me taper pour je ne sais quelle raison. Après la première beigne, face à lui je sortis la chaurie* que je gardais toujours dans ma poche en menaçant de le marave* s'il me touchait encore. Ce jour-là, je lui fis fermer sa gueule, il était tellement surpris qu'il ne broncha plus, je ne peux pas dire s'il avait peur et je ne crois pas que c'était le cas, mais il ne s'y attendait tellement pas que je l'avais désarmé, il était bouche bée et je crois qu'il avait compris de quoi j'étais capable (...)
(...) Il perdit la vie pendant le transport à l'hôpital. En fait le chauffeur du bus ne s'était pas rendu compte de l'accident, il s'était donc arrêté 50 mètres plus loin quand les passagers lui avaient crié de le faire, mais personne n'avait vu qu'ils étaient deux sur la chableuse*. C'est pendant que les schmitts* faisaient le constat qu'ils découvrirent le corps de Jean-Paul sous le bus, il avait été traîné, la tête coincée entre le châssis et le pot d'échappement, il paraît qu'il est mort sur le coup. Gérard, un mois plus tard, jour pour jour, aurait eu 14 ans (...)
Michto ou la haine crescendo
Ce n’est pas une fiction, c’est l’histoire d’un homme qui n’a pas toujours une morale exemplaire, la lecture en est donc fortement déconseillée aux plus jeunes. Quelques écrits, parfois un peu vulgaires, peuvent être outrageants ou heurter la sensibilité de personnes émotive
Certains épisodes allécheront les amateurs de suspens, mais ne vous attendez pas à un thriller, bien que l’illégalité soit au rendez-vous. L’homme est un hors-la-loi qui aime l’argent, les femmes, le jeu, les voitures et la moto, sans pour autant que le luxe soit sa priorité, ni que les signes extérieurs de richesse fassent partie de son mode de vie. Il ne craint pas d’affronter le danger, la peur pour lui est synonyme d’adrénaline, ce doit être l’environnement glauque dans lequel il a grandi qui l’a initié à maîtriser ses frayeurs.
Né pour souffrir et sans amour, il saura cependant faire des pieds de nez à sa destinée, abattant souvent les obstacles sur son chemin et vivre ainsi de belles périodes de bonheur
eBook Tome 1 GRATUIT
Extrait du lexique.
(argot, manouche, gitan, yéniche)
CHABLEUSE Mobylette
CHAURIE Serpette, couteau ( RAMOSSE ROKMASSE)
CHAVE Travail, job (Abrégé de CHAFRAV)
CHICHON Cannabis, pétard, joint
CHOUFFER Regarder, épier (faire un CHOUF, DICAV)
CHOURAVER Voler, emprunter (ou TCHOURAV, LIAV)
CHTAR Prison (être ENKLISTÉ, se prononce encristé)
CONDÉ Flic en civil, inspecteur de police
DICAVER Regarder? Jeter un oeil (DIK)
ENTRAVER Comprendre, entendre
LARDU Gendarme (ou KLISTÉ, se prononce cristé)
MICHTO Bien, appréciable, correct, joli (ou CHOUKAR)
MOLE Vin
MOSSE Femme, fille, copine, amie (RACLI, GAVALI)
NARVALO Fou, pas net, pas normal, con (NARRICHE)
NATCHAVE Partir, s’éclipser, se sauver en courant, fuir
PÉLARE Vélo (PÉLARIS au pluriel)
PÉNAVE Parler, dire
PILLAVE Picoler, boire, se saouler (ou PIAV)
PILOVE Soûl, bourré, déchiré
TCHOUM Bisou
VERDINE Caravane, roulotte (ou VARDINE)
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Présentation
Autres extraits
Du chapitre 3
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Il m'injecta doucement la troisième dose et me demanda de lâcher le garrot, je sentis la chaleur du produit dans mes veines, je me sentais bien et me retrouvai dans un immense tunnel noir, des ombres ou des formes encore plus noires se dandinaient autour de moi en tournoyant, impossible de définir si elles me retenaient ou m'attiraient au bout de ce tunnel où je voyais une lueur d'un blanc que je ne connaissais pas. Je ne percevais aucun bruit, pourtant la musique autour de moi était présente, je flottais dans un silence total, à croire que mes cinq sens n'étaient plus. J'étais bien, je me laissais porter par l’apesanteur, attiré par cette lumière scintillante comme une étoile, on aurait cru à une multitude de paillettes, d'une brillance qui n'éblouissait pas, j'étais attiré et en même temps retenu pour passer l'extrémité de ce trou noir, j'avais envie de pénétrer cette illumination, ce devait être ça l’éden, mais le trajet me semblait long, le tunnel n'en finissait pas, quelque chose ou quelqu'un me retenait. Je faisais une overdose.
Du chapitre 4
(...) Apparemment ils changèrent d'idées, et on se retrouva à faire une dizaine de bornes sur un chemin de terre aboutissant à une décharge. Là où je fus le plus inquiet, ce fut quand je vis sortir le chauffeur de la voiture qui nous suivait, un sac en plastique sur la tête avec deux trous pour les yeux, style les Ku Klux Klan. Je dis à Sandrine que s’ils étaient déterminés, ce ne serait pas en leur donnant notre argent qu’ils changeraient d'avis, d'autant plus qu'ils étaient complètement speeds et défoncés, c'était apparemment des junkies. L'autre excité avec son calibre me dit, qu'ayant une Mercedes, j'avais forcément du fric, je lui montrai mes mains en lui expliquant que j'étais carrossier et le traitai d'enculé. Au même moment, un des mecs leva la jupe de Sandrine et appela ses copains pour leur montrer qu'elle n'avait pas de culotte, je fonçai sur le mec et le poussai tout en l'insultant (en français bien sûr, mais souvent les injures sont internationales), le seul qui n'avait pas d'arme prit ma défense en engueulant son pote qui me mit son couteau sur la gorge et m’emmena un peu plus loin à l’abri des regards. Il était tellement vexé par mon intervention qu'il n'arrêtait pas de me gueuler dessus. La colère me prit, je lui tordis le poignet et lui arrachai le couteau, à ce moment-là, j'ai bien failli devenir meurtrier, c'était moi maintenant qui appuyais la lame sur son ventre. Malgré la pénombre je voyais la peur dans ses yeux, il était blême, mais je m'inquiétais pour Sandrine, si j'avais été seul je l'aurais sûrement planté. En lui tordant toujours le bras, je le jetai au sol et balançai son couteau au loin. Une arme de moins (...)
Début de l'histoire
Table des matières
Résumé :
Nancy dans les années 50.
Daniel, dit “Michto“, grandit livré à lui-même dans un quartier sensible avec un père violent et une mère absente. Très vite séduit par l'argent facile, les bastons, la drogue et les femmes, il devient au fil des ans un hors-la-loi que rien n'arrête.
Quelques années plus tard, toujours profondément instable mais lassé de ses excès qui auraient pu lui coûter la vie, il décide de continuer ses aventures en multipliant les voyages à travers le Monde. Il va ainsi vivre de nombreuses expériences parfois extrêmes et dangereuses, mais souvent enrichissantes à tous points de vue.
Pourtant, alors qu'il est tout proche du chemin de la rédemption, un événement injuste va le frapper brutalement, brisant ses rêves d'une vie normale.
Dès lors, sa haine contre la société va se réveiller, et celle-ci ne fera qu'aller crescendo...
Notre avis :
Daniel PANIZZOLI se livre sans pudeur dans ce livre détonnant, parfois vulgaire, souvent touchant, et toujours sincère.
Avec un phrasé agréable et imagé que lui seul possède, mélange d'argot, de gitan et de langage de la rue, il nous fait découvrir une histoire qui ne peut laisser personne indifférent : la sienne. Un récit où la violence de sa condition précaire laisse heureusement une place importante à l'humour, ainsi qu'à l'humanisme de ce bad boy plutôt sensible dont la générosité se retournera souvent contre lui...
L'auteur :
Après avoir mené une vie bien remplie et semée de péripéties, Daniel PANIZZOLI va connaître l'enfer puis enfin l'écriture, telle un exutoire où il pourra laisser libre court à son envie de raconter sa vie. Michto ou la haine crescendo est son premier livre, lequel sera suivi courant 2013 par un dictionnaire d'argot, Les mots, et un autre roman intitulé Quitte à vivre ma mort.
Fiche de l'éditeur
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Michto ou la haine crescendo
Auteur: Daniel Panizzoli
ISBN 978-2-36845-008-6
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le 01/02/2015
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